Vie de l'amicale
Levallois-Honfleur 2009
Cette année, un seul de nos adhérents a été courageux pour rejoindre Honfleur au départ de Levallois. Marc Pont nous raconte sont périple avec cette année un invité bien désagréable, le vent.
Levallois-Honfleur - Samedi 12 septembre 2009 - Par Marc Pont
Entre Levallois et les confins de la grande ceinture parisienne, c’est 33 feux, tous rouges sans exception, 2 passages à niveaux, fermés bien entendu, de la houle sur la Seine et les peupliers qui nous saluent au passage grâce à un force 28 sur l’échelle des pompiers pas marseillais mais valoisiens, jalonneurs fidèles aux postes. L’affaire est mal embringuée.
Coup de sueur dans les grandes montées de l’ouest, grands frissons dans les non moindres descentes. Bonne chance aux 2920 participants de ce 25e. Levallois/Honfleur, moi avec, digne représentant de l’ACMM dans la grande classique cyclotouriste d’Ile de France.
Je démarre tôt pour arriver après les autres. Mécanique rouillée, genoux cagneux, je vois défiler des roues arrières et les adresses .fr des maillots de club, tous aussi discrets les uns que les autres. Ambiance très parisienne, tout le monde s’ignore et mes grosses vannes ne font rire personne. Vivement la prochaine sortie club où là, on ne se regarde pas le nombril. En attendant faut pédaler, 210 bornes avec ce vent de NNO qui a décidé de nous compliquer la tâche (restons polis) même pas peur et direction Thoiry - PK47 - pour un chocolat tiède un peu Clairot (prononcer le T final svp), 24 à l’heure au compteur, pas brillant. Et ça repart vent debout, c’est le cas de le dire.
Patate saucée, côte de porc, vache qui rit, pomme autochtone et la toujours fameuse danette d’Intermarché pour escalader le mat de Grisolle après la ration avalée dare dare et une séance d’orientation/poirotage dans un dédale de labyrinthes où t’as des vélos partout. 25km/h en bas – 24 en haut, l’à pas fait terrible l’ancien dans ces premiers 120.
Et ce zef, quelle calamité, même planqué dans les roues, et Dieu sait s’il y en a des roues ! Il trouve le moyen de perturber notre piètre cadence. Pas pour tous, des pseudos-stars en mal de cyclos-sportives nous passent à des vitesses supersoniques, à croire qu’ils sont au vent arrière, ou qu’ils ont eu du rab de danette, eux. Au hasard des virages il nous pousse – le vent – et là, pas souvent, grand moment d’euphorie, les compteurs s’affolent, on vole, on danse aussi, 4 évacuations sanitaires sur chute. Je ne mets pas pour autant la pédale douce, sinon à Honfleur y aura plus de sono !
Le soleil joue à cache-cache, Eole toujours en surproduction. Je n’arrive pas à choper un peloton à ma main et j’accroche au passage tout ce qui bouge. Mais tout ce qui bouge me largue au moindre rapaillou. Heureusement le profil est plus favorable, les gruppettos à foison et titille le 26 à l’heure, ce qui me revigore un peu, d’autant que mes vieilles cannes répondent de mieux en mieux (tout est relatif).
Happeville, ça sent la marée - 178 au compteur - les risées de Nordet commencent à nous gonfler - pas les voiles - dernière escale tampon, je me remplis avec le bidon d’une eau claire directement puisée au tuyau d’arrosage du jardin, je shunte les comptoirs pour éviter une queue interminable et j’embraye pour une dernière ligne droite. Au hasard des montagnes russes qui closent un parcours dont je ne vois pas la fin, bien décidé à me sortir d’une vitesse kilométrique ridicule, jambes explosées, je mets le paquet, ouai bof !
Je pointe aux greniers à sel – arrivée mythique de l’historique Paris/Honfleur – 208 annoncé, 216 au compteur - mes groupies sont là, épuisées d’une attente interminable, moi itou, pas pour les mêmes raisons. 26.5km/H. Avec près de 3000 cyclards et une pléthore de pelotons, le résultat n’a rien de bien fameux. Les moules frites par contre !
